Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/181

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seul ; nous allions probablement avoir d’autres ennemis à combattre.

Nous venions de dépasser la tente de Nana-Seader que le plus profond silence entourait, et nous nous dirigions vers la nôtre, en nous glissant le long des talus de la route, lorsqu’un cri puissant, immédiatement suivi d’une double détonation, éveilla les échos de la forêt.

Je reconnus avec effroi la voix de sir John et m’élançai vers notre camp d’où partait le bruit d’une lutte. Malgré nos prévisions, les thugs y commençaient probablement déjà leurs épouvantables attentats.

En dix secondes, je fus sur le seuil de notre tente.

Sir John y luttait contre une douzaine d’étrangleurs.

Placé entre les assassins et sa maîtresse, il s’était fait un rempart de son palanquin au pied duquel gisait, tout sanglant, Roumi. Armé de sa carabine dont il se servait comme d’une massue, il tenait tête aux assaillants dont plusieurs déjà, le crâne ouvert, étaient étendus sur le sol. Des torches, jetées çà et là par les massalchi effrayés, et menaçant d’incendier la tente, éclairaient le combat. Les tentures du palkee de Goolab-Soohbee étaient déchirées. La pauvre enfant évanouie, à demi morte de frayeur, ses lèvres pâles entr’ouvertes par son dernier cri d’effroi, y était couchée inanimée.