Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/20

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guère que par l’éloignement où est Ceylan du centre des possessions anglaises, et le peu de profit qu’en tire la métropole.

Cependant il est impossible de voir un pays plus riche que cette île. Si ce n’était l’indolence de ses habitants et leur ignorance en agriculture, elle produirait certainement plus qu’il n’est nécessaire à sa population d’un million deux cent mille âmes.

Le contraire arrive, et la récolte de riz y est souvent insuffisante, quoique la terre y donne, pour ainsi dire sans culture, tous les fruits de l’Indoustan et des régions équinoxiales.

Pendant la traversée, nous avions souvent, sir John et moi, parlé d’une excursion dans l’intérieur de Ceylan ; aussi fûmes-nous assez désagréablement surpris d’apprendre, au moment de descendre à terre, que le Raimbow n’avait qu’un très-court séjour à faire en rade.

Le capitaine Wilson venait chercher à Trinquemale un million de piastres pour la Compagnie, et il devait mettre à la voile aussitôt livraison prise de son précieux chargement, c’est-à-dire après une huitaine de jours de relâche.

Ce départ si prochain ne nous laissait que peu de temps. Nous résolûmes alors d’en profiter le plus promptement et le plus habilement possible pour notre curiosité.

Nous voulûmes parcourir d’abord Trinquemale.

Cette ville, dont les Anglais s’emparèrent pour la