Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/249

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piastres de M. Walmore, en pagodes et en roupies d’or. Elles étaient renfermées dans deux sacs que j’avais fait porter au bateau par mon domestique et que j’avais enfermés dans une petite valise auprès de mon revolver.

J’avais, pendant ma promenade matinale, déchargé deux ou trois fois ma carabine sur des singes, qui avaient eu l’imprudence de venir se balancer jusqu’au-dessus de ma tête aux branches pendantes des banians ; j’étais parfaitement convaincu de l’inutilité des recommandations de sir John. Aussi, bercé par le mouvement de l’embarcation, fatigué peut-être aussi de l’assez mauvaise nuit que j’avais passée auprès de James, je m’endormis presque aussitôt notre départ de Serampour, après avoir laissé tomber les rideaux de la tente.

Il y avait peut-être une demi-heure que j’étais assoupi quand je m’éveillai, sans aucun doute à cause d’un changement dans le mouvement des avirons. Le sommeil du marin a cela de particulier qu’il résiste à certains bruits très-violents, et que certains autres, au contraire, l’interrompent immédiatement. Je demande bien pardon de l’expression, puisqu’il s’agit de moi en ce moment, mais je n’en connais pas d’autre pour rendre exactement ma pensée : le repos du marin est intelligent, quelque chose de l’esprit veille toujours en lui, si lourd que soit le sommeil auquel il a succombé. Dix coups de canon ne réveilleront pas s’ils partent de ses batteries, non