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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/333

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non pas restaurant où l’on trouve des côtelettes, — le kouan donc parut me dire les choses, les plus gracieuses ; je dis parut, parce que, grâce à son langage anglo-chinois-portugais, je ne compris pas grand’chose à tout ce qu’il lui plut de me débiter. Il finit par me remettre une large pancarte chargée d’hiéroglyphes et ornée du cachet vert en question.

Je m’étais aussi promptement que possible débarrassé de la petite pipe de cuivre, et, me souvenant que sir John m’avait recommandé de me hâter, j’allais prendre congé du kouan, lorsque, tirant d’un des tiroirs de sa table un éventail en ivoire, il me l’offrit en me faisant comprendre que c’était un cadeau qu’il désirait me faire et qu’il me priait d’accepter.

Pour provenir d’un Chinois, le procédé n’en était pas moins délicat. Cependant, comme je ne croyais pas avoir fait quoi que ce fût qui l’autorisât, je refusai. Il insista, je refusai encore. Mais un coup-d’œil jeté furtivement sur l’objet offert me décida. En remerciant de mon mieux, je quittai alors le mandarin et je sortis de la petite maison rouge, à la porte de laquelle je retrouvai le même grotesque soldat, avec la même lance, le même arc et le même chapeau pointu, qui, aussi avec la même gravité, m’escorta jusqu’à mon embarcation.

Dix minutes après, j’étais de retour à bord du Fire-Fly qui fit aussitôt servir sa grand’voile pour continuer sa course vers le mouillage de Whampoa.