Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/342

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du contrebandier, le sieur Fo-hop devait aussi parfaitement faire les siennes.

Il n’en était rien, et comme il est encore aujourd’hui l’un des plus importants négociants de Whampoa, je m’empresse de vous dire, chers lecteurs, que vous ne pourriez vous adresser à un plus charmant et plus honnête homme, si parfois votre destin ou votre curiosité vous entraînaient un jour jusque sur les rives du Tschou-Kiang.

Il avait, à l’époque dont je parle, une succursale à Whampoa et sa maison principale dans Old-China’s street à Canton. C’était un homme petit, maigre, au regard vif et intelligent, au teint blanc, n’ayant vraiment rien de chinois dans sa tournure que sa veste de soie grise et tout son accoutrement un peu bizarre. Comme il parlait parfaitement l’anglais et même baragouinait quelques mots de français, nous fûmes bientôt les meilleurs amis du monde.

Sir John l’avait invité à déjeuner.

L’heure de se mettre à table venue, nous descendîmes dans le carré. Pendant le repas, je pus m’apercevoir que, tout fidèle serviteur de Confucius que fût mon nouvel ami, il avait la plus grande affection pour la cuisine européenne.

Nous décidâmes, pendant le déjeuner, que le lendemain nous irions tous à Canton. J’étais si impatient de visiter une ville chinoise que j’aurais voulu que ce fût le jour même. Aussi, nous n’étions pas levés de table que j’avais demandé la yole pour me dédom-