Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/365

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lation misérable de pêcheurs et d’ouvriers de la rade.

Nous nous préparions à faire tranquillement notre entrée par la porte Tsinghae, lorsque, tout à coup, d’un des angles de la voûte, bondit un personnage armé d’une lance. Avec les plus effroyables grimaces, il nous barra le passage en nous faisant comprendre par une pantomime des plus expressives que nous ne pouvions aller plus loin.

Heureusement que la pointe de fer de l’arme du factionnaire chinois n’était pas des plus aiguisées, car elle s’était parbleu bien avancée jusque sur la poitrine de sir John, qui, il est vrai, d’un revers de la main, l’avait envoyée à dix pas plus loin, à la grande colère du tigre impérial.

Nous débutions assez mal dans notre promenade.

Un personnage, le chef du poste probablement, affublé d’une robe brodée de serpents et de dragons, et à la ceinture duquel pendait un véritable arsenal de sabres, en compagnie, au moins singulière, d’un éventail vert, s’avança alors gravement vers nous. Fo-hop tira de sa poche notre laissez-passer, que l’officier s’empressa de porter à son front en signe de respect et d’obéissance, en donnant à ses soldats l’ordre de nous ouvrir leurs rangs.

Un murmure accueillit, il est vrai, notre passage au milieu de la troupe, mais nous crûmes prudent de ne point avoir l’air d’entendre, et nous dépassâmes la muraille pour entrer, vraiment alors, dans la ville chinoise.