Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/366

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Nous trouvâmes presque immédiatement, à droite, une large rue qui nous conduisit sur une assez belle place, au milieu de laquelle s’élevait le palais du vice-roi. Nous apercevions, à l’extrémité de cette même rue, le massif monument du hoppo, cette bourse de Canton. Tout près de là, dans une grande artère qui part de la muraille du sud pour traverser les deux villes et ne s’arrêter qu’à l’extrémité nord, demeurait notre ami et guide.

Ce qui me frappa d’abord dans cette première visite à Canton, ce fut la propreté et l’extrême symétrie des rues. Qui a parcouru une rue chinoise en a parcouru cent. Presque toujours elles sont droites, tirées au cordeau, fort bien aérées à cause de leur largeur et du peu d’élévation des maisons, qui s’alignent de chaque côté comme des châteaux de cartes ou des joujoux de Nuremberg. La rue de Fo-hop était pavée avec de larges dalles de pierre ou de marbre, absolument comme cela se fait encore en Italie ; son importance, comme voie de communication entre les deux villes, y rendait l’animation bien plus grande que dans les autres quartiers que nous venions de parcourir. Je dois avouer, du reste, que la foule nous voyait passer sans trop de murmures. Seulement, il m’arriva plus d’une fois d’être bousculé, poussé, pressé, pour être resté trop longtemps stationnaire à la même place. Le Chinois ne s’arrête pas dans la rue ; il va droit son chemin, là où ses affaires l’appellent, et des soldats armés de fouets sont