Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/38

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Nous saisîmes nos carabines, et, notre porte ouverte, nous nous trouvâmes au milieu des gens de la ferme, qui, groupés à l’entrée de l’étable, semblaient paralysés par la frayeur. Walter seul, un pistolet à la main, avait osé en ouvrir la porte. À la lumière des torches, nous pûmes bientôt nous rendre compte de ce qui se passait à l’intérieur.

Canon n’avait plus à regretter son sommeil interrompu. Dans un des angles de son domicile, la vache avait entamé avec un léopard une lutte dans laquelle l’agresseur ne semblait pas avoir l’avantage.

L’état de délabrement de la toiture, au-dessus de la porte, nous indiquait par où la bête féroce était entrée, guettant sa proie sans aucun doute depuis quelques jours et espérant avoir bon marché de la vache et de son veau. Elle avait compté sans l’amour maternel !

La pauvre bête, quoique mordue au cou par le léopard, s’était ruée sur lui. De ses formidables cornes, dont l’une d’elles avait labouré profondément ses flancs, elle le tenait cloué contre une des parois de l’étable, où, malgré ses griffes et ses rugissements, elle s’efforçait de le maintenir.

C’étaient les secousses qu’elle donnait contre la muraille qui m’avaient éveillé.

Nous ne pouvions essayer de faire feu, la vache couvrait presque complètement de son corps son ennemi. Je lâchai Duburk qui s’élança furieux, et dont les crocs décidèrent bientôt de la victoire. Deux mi-