Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/39

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nutes après cette aide, arrivée si à propos à la pauvre mère, nous étions maîtres du léopard, dont nous n’eûmes pas peu de peine à arracher le corps à mon lévrier et à la fureur de la vache, que Walter ne pouvait réussir à calmer.

Quant à Canon, à la lueur des torches, il examinait amoureusement le cadavre encore palpitant du terrible habitant des jungles.

— Tenez, me disait-il, c’est un chetah, je le reconnais à quelques différences dans les dessins de la peau et à sa taille. Le léopard de cette race est plus petit que la panthère, il n’a ordinairement que sept pieds comme celui-ci, tandis que l’autre mesure souvent jusqu’à neuf ou dix pieds : de plus, les taches de sa robe sont moins espacées. Quelle admirable bête ! Quelle harmonie et quelle grâce dans ses formes !

— Eh bien ! messieurs, nous dit Walter, qui s’était rapproché de nous après avoir refermé l’étable, ces petits léopards sont encore plus terribles que ceux de plus grande taille ; la force de leur coup de patte est telle que j’ai vu un de mes bœufs avoir le cou rompu du premier choc.

— Oh ! oh ! répondit mon savant ami, je crois qu’il y a là, de votre part, exagération ou erreur. Ce qui rend le croc d’un de ces gaillards-là si épouvantable, c’est qu’ils s’élancent toujours de loin et de haut, et l’effet qu’ils produisent est évidemment le résultat combiné de leur grande force musculaire, soit ! mais aussi de leur élan et de leur poids.