Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/42

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morgue des Brahmines, — je m’empressai de décrire à mon ami le spectacle dont je venais d’être témoin.

— Que cela ne vous étonne point, dit le prêtre, en m’interrompant dans mon explication admirative, les éléphants de Ceylan ont une intelligence supérieure ; cela est si universellement reconnu que, lorsque d’autres éléphants les rencontrent, ils les saluent.

Je me retournai vers sir John en me mordant les lèvres, mais je ne découvris sur sa physionomie qu’une expression si grotesque d’approbation, que j’eus toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire. Pour le premier renseignement que me donnait un Bouddhiste, cela promettait. Comme j’étais parfaitement disposé, sinon à tout croire, au moins à tout entendre, je parvins, cependant, après bien des efforts, à garder mon sérieux, et j’eus l’air d’être complètement satisfait de cette fantastique explication.

Quant à Canon, quelques monosyllabes bien gutturaux suffirent à me faire comprendre son admiration pour l’intelligent animal.

— Ne croyez pas, nous dit notre hôte, à table, lorsque, le soir, la conversation revint sur les éléphants, que l’intelligence de ces animaux soit le fruit de l’éducation. Dans les forêts, dans les jungles, ils n’agissent pas avec moins d’adresse, moins de finesse que dans les plantations. Si vous pouviez suivre une troupe d’éléphants en liberté, vous auriez alors vraiment lieu d’être surpris. Comprenant combien la