Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces ouvriers à quatre pieds. Je restai surpris d’admiration.

L’éléphant allait à deux ou trois cents pas de la rivière chercher des pièces de bois et des pierres préparées ad hoc, et, semblant avoir parfaitement compris le but de son maître, venait les placer avec une symétrie surprenante au travers du lit des eaux. Avec sa trompe, ou son épaule au besoin, il poussait et repoussait ses matériaux jusqu’à ce qu’ils lui parussent en bonne situation. Aucun trou à combler ne lui échappait. Si une pierre ou une poutre disparaissaient dans l’eau, ouvrier sagement économe de son temps et de ses fatigues, il les repêchait ; et, — cette observation ne fut peut-être seulement, il est vrai, que le résultat de l’étonnement et de l’imagination, — plusieurs fois, il me sembla le voir s’éloigner de sa construction comme pour pouvoir l’embrasser d’un seul coup-d’œil, puis y revenir rectifier ce qui, en elle, lui avait semblé défectueux.

Je ne pouvais en croire mes yeux, et je cherchais autour de moi, si, dans les arbres, ne se cachait pas un cornac aux signes duquel je supposais qu’il obéissait, lorsque j’aperçus sir John et Walter qui se dirigeaient de mon côté, accompagnés d’un personnage que son costume, si peu familiarisé que je fusse encore avec les mœurs indiennes, me fit facilement reconnaître pour un prêtre bouddhiste.

La présentation faite, — ce ne fut pas long, les serviteurs de Bouddah n’ayant rien de l’orgueil et de la