Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/82

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avec le temps, la réforme a été obligée pour se maintenir de faire des concessions au brahmanisme, et de lui emprunter un grand nombre de ses superstitieuses croyances. Dans les temples bouddhistes, élevés après le xiiie ou le xive siècle, comme dans les pagodes de Brahma, on rencontre à chaque instant les innombrables représentants de la mythologie indienne.

Les portes de la grande salle s’ouvrirent enfin devant nous.

C’était un grand espace carré dont la voûte était soutenue par soixante énormes piliers dans le goût égyptien et chargés de fines sculptures. Un demi-jour seul régnait ; la flamme vacillante des lampes, allumées çà et là, semblait donner la vie à toutes ces statues que nous avions devant nous. On eût dit, éclairées qu’elles étaient par moment pour retomber aussitôt dans l’obscurité, qu’elles allaient descendre de leurs trônes pour nous chasser.

Je fis rapidement mon examen de conscience ; mais comme je ne me rappelai pas avoir jamais manqué de respect à Bouddah, comme non plus je ne me reconnus pas aussi coupable envers lui que les Pharisiens le furent envers le Christ, je restai bravement.

Nous fûmes forcés, pour ainsi dire, de faire provision d’air avant de pénétrer plus avant dans la caverne, tant l’atmosphère y était épaisse et chargée de parfums. Au bout de quelques minutes, nos yeux