Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/83

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s’étant habitués à cette demi-obscurité, nous distinguâmes, faisant face à la porte, le dieu Bouddah, représenté par une colossale statue de trente pieds de hauteur, taillée dans le roc et entourée d’une douzaine d’autres divinités dans la posture ordinaire, c’est-à-dire assises et les jambes croisées. Quelques-unes cependant étaient debout. Toutes ces statues étaient peintes en jaune brillant ; la voûte et la muraille de la grotte étaient recouvertes des plus éblouissantes couleurs. Aux pieds de Bouddah, sur deux énormes monceaux de fleurs, étaient deux cloches d’airain, symboles sacrés que les prêtres ne découvrirent qu’après maintes prières, en n’y touchant qu’avec le plus grand respect.

À cette pagode communiquait une autre caverne où nous trouvâmes encore Bouddah, représenté assis et dans les proportions humaines par une statue sculptée avec la plus grande finesse. Son visage doux et gracieux offrait une ressemblance parfaite avec le type chingulais. Ainsi que dans la grande caverne, il était entouré d’autres statues taillées en relief dans le roc. L’une d’elles, de huit à dix pieds de hauteur représentait Siva avec ses quatre bras et ses attributs ordinaires : des branches de lotus, des serpents entrelacés, un cerf nain et une tchekra ou roue symbolique.

Toutes ces statues étaient peintes en jaune. La pupille de l’œil n’était oubliée dans aucune d’elles. On voyait que les sculpteurs s’étaient efforcés de