Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette dent fut longtemps le sujet de graves discordes entre différentes villes de l’Inde. Il paraît que lorsque sa possession fut enfin adjugée à Candy, ce fut dans le pays une joie impossible à rendre. La réorganisation du royaume de Candéouda n’eût point apporté un aussi grand bonheur aux Candiens.

Un des jours suivants, j’allai visiter sur les bords du lac une école Bouddhiste qui est peut-être le plus spacieux et le plus beau monument de l’île. Si je n’en avais pas su le chemin, les sons des gongs et des tam-tams qui appelaient les élèves au travail m’en eussent indiqué la route.

Dans une grande salle dont le plafond était soutenu par un seul pilier monolithe de trente pieds de hauteur, étaient accroupis sur des nattes et divisés par groupes, une cinquantaine de jeunes Chingulais aux pommettes saillantes et aux yeux expressifs.

Quelques-uns des élèves écrivaient avec des baguettes sur le sable ; d’autres psalmodiaient en pâli ou en tamoul des versets du Ramayana et du Baghavat, que les maîtres ensuite expliquaient et interprétaient.

Notre entrée avait causé une véritable rumeur dans l’auditoire des savants, et je crus m’apercevoir que les étudiants de Ceylan n’étaient guère plus studieux que les écoliers de l’Europe ; car, le calme rétabli, ils me parurent ne s’intéresser que médio-