Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/97

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tout à fait devant une cuisse de chevreuil qui inaugurait admirablement le second service. Au dessert, il était presque enchanté de notre mésaventure, que je n’avais pas, quant à moi, déplorée un instant. J’allais lui devoir de parcourir la côte de Coromandel depuis le cap Calymère jusqu’à Pondichéry.

Seulement, les moyens de locomotion m’inquiétaient ; j’étais payé pour avoir peur des idées de mon intrépide compagnon.

Vers dix heures, nos hommes nous rejoignirent. J’entendis mon ami leur donner quelques ordres et je me décidai à m’endormir, m’en rapportant à lui forcément et me recommandant à toutes les divinités indiennes.

Le lendemain, avant midi, tout était décidé et prêt pour notre départ de Trinquemale.

Sir John avait fait marché avec le patron d’un bateau de pêche qui devait nous conduire, en suivant la côte de Ceylan d’abord, puis en remontant le bras sud du Kavery, jusqu’à Tanjore, d’où nous pourrions alors facilement gagner Pondichéry, soit en longeant la côte par Karikal, Tranquebar et Cuddalore, soit en prenant la grande voie de communication par Tritchinapaly et Waradatchtlam.

Afin de ne passer qu’une nuit en mer, nous remîmes notre départ au lendemain, et, le 5 avril, au matin, nous quittâmes Ceylan, après plusieurs semaines de cette vie aventureuse dont je viens d’essayer de faire partager les émotions à mes lecteurs.