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CHAPITRE V


De Trinquemale à Tanjore. — Un pèlerin. Les charmeurs de Serpents. — Sir John chez les bayadères.

Notre installation n’était pas fort agréable à bord du bateau affrété par Sir John. Il s’était peu inquiété de l’élégance de l’embarcation et de la façon plus ou moins commode pour nous de voyager, mais seulement de la rapidité avec laquelle nous pourrions exécuter la traversée de Trinquemale à Tanjore, deux cent vingt milles à peu près.

Notre bateau, ou plutôt notre muchwa, pour me servir de l’expression indienne, était une embarcation de pêche, non pontée, gréée en cotre, c’est-à-dire avec une seule voile triangulaire, pouvant armer six avirons dans les calmes ; et, de plus, finement taillée de l’avant, et du port de douze à quinze tonneaux. Seulement le muchwa était vieux ; les coutures de ses bordages, ouvertes çà et là, témoignaient de ses longues et pénibles campagnes.