Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/148

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tr’ouvrant l’abîme. Presque aussitôt, un second bruit de même nature frappa son oreille.

Bien que fort embarrassé de l’enfant qui pleurait dans ses bras, l’agent se pencha vivement sur le fleuve.

L’obscurité était si complète que d’abord il ne distingua rien ; il percevait seulement ce clapotis régulier que produit un nageur.

Bientôt, en effet, il reconnut qu’un individu se dirigeait vigoureusement vers l’endroit où avait disparu la jeune femme, mais en se laissant un peu dériver par le courant.

L’homme avait si bien pris ses mesures et il était nageur tellement habile, qu’il arriva juste au moment où la noyée revenait à la surface du fleuve.

Picot le vit la soulever par un bras et tout en lui maintenant la tête hors de l’eau, reprendre la direction de la rive.

— Sapristi ! il n’aura pas volé ses vingt-cinq francs, celui-là, murmura-t-il au comble de l’admiration. Quel terre-neuve !

Et quittant le pont, il courut sur le quai pour gagner la berge, heureusement à sec.

Trois ou quatre minutes après, le sauveteur, aidé de l’agent, y déposait Marguerite évanouie.

— Courez vite chercher une voiture, mon garçon, dit l’inconnu à Picot.