Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les siens, rue Lacuée — inutile de dire qu’il avait généreusement désintéressé la femme du marchand de vin de la perte de sa robe et de son linge — et il était vêtu avec son élégance habituelle.

En reconnaissant l’agent dans le cabinet du commissaire de police, il ne put s’empêcher de sourire et, avant que M. Meslin l’interrogeât, il lui dit de sa voix la plus calme et avec la plus grande politesse :

— Monsieur le commissaire, j’ai l’intention de partir très prochainement, mais je n’ignore pas le soin que vous prenez à me faire suivre, et comme cette surveillance pourrait donner lieu à quelque conflit entre ce brave garçon et moi, je vous prie de lire cette lettre.

Stupéfait de cet aplomb et fort humilié de se voir aussi complètement deviné, M. Meslin prit en rougissant le pli que lui présentait William Dow. À peine l’eut-il parcouru qu’il quitta précipitamment son fauteuil et, faisant signe à Picot de sortir, offrit gracieusement un siége à son visiteur.

— Mille remerciements, dit l’Américain d’un ton ironique, je suis fort pressé, j’ai quelques courses importantes à faire avant mon départ. Je ne désirais que vous faire lire cette lettre.

M. Meslin essaya vainement de le retenir et,