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parvint cependant à la porte de l’impasse dont elle s’était procuré la clef pendant la journée.

Elle l’ouvrit et, sans même songer à la refermer, s’élança en avant.

C’était le dernier effort permis à ses forces. Sans Balterini, qui la reçut dans ses bras, Mlle  Rumigny serait tombée à terre.

— Marguerite !

— Robert !

Ils n’échangèrent pas d’autres paroles, et l’Italien, qui était robuste, souleva la jeune fille pour la porter, comme il l’eût fait d’un enfant, dans la voiture qui stationnait à quelques pas plus loin.

Bien qu’on fût en plein été, le ciel était couvert et la nuit sombre.

Ils ne rencontrèrent personne ; le cocher, qui dormait sur son siège, ne se réveilla que lorsque le jeune homme lui commanda pour la seconde fois de se mettre en route.

Il ignorait certainement qu’il emportât deux voyageurs.

Mlle  Rumigny s’était affaissée sur les coussins ; Balterini s’agenouilla près d’elle.

Ils restèrent longtemps ainsi sans se parler ; Robert, tout à son bonheur, Marguerite, épou-