Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/256

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Quelques jours plus tard, le 5 juillet, le directeur de Saint-Lazare vint prévenir sa pensionnaire, à neuf heures du matin, qu’elle eût à se préparer pour être conduite à la Conciergerie, où le magistrat chargé de présider les assises devait l’interroger conformément à la loi.

Mlle  Rumigny s’habilla, et une heure plus tard elle montait, en compagnie d’une sœur et d’un gardien, dans une voiture fermée.

Le directeur de Saint-Lazare avait facilement obtenu que la prisonnière fût dispensée de faire, la route dans cet horrible véhicule qu’on a si pittoresquement surnommé panier à salade.

À la Conciergerie, on la fit immédiatement entrer dans le cabinet du directeur, où l’attendait M. de Belval, président des assises pendant la première quinzaine de juillet.

Ce magistrat était un des plus jeunes conseillers de la cour de Paris, où il jouissait à juste titre de la réputation d’un jurisconsulte émérite et d’un fort galant homme.

Son impartialité était proverbiale. Pour lui, l’accusé n’était coupable qu’après le verdict du jury. Il l’interrogeait toujours sans dureté et écoutait ses explications avec une patience extrême. C’était la personnification de la justice dans sa forme la plus complète.