Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/257

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M. de Belval reçut Mlle  Rumigny poliment et, l’ayant invitée à s’asseoir auprès de la table où lui-même avait pris place, il lui dit :

— Mademoiselle, la loi m’ordonne de vous interroger avant votre comparution devant le jury ; je vais donc vous adresser plusieurs questions, mais je désire d’abord savoir de vous si vous avez l’intention de me répondre, ou si vous devez persister dans le système que vous avez adopté durant le cours de l’instruction.

— Monsieur, répondit doucement l’accusée, je n’ai adopté aucun système ; je ne sais rien, je ne puis rien répondre. Je ne puis que protester de mon innocence !

Mlle  Rumigny, en effet, ne donna à M. de Belval que les courtes explications qu’elle avait fournies à M. de Fourmel. À l’égard de Balterini, elle refusa de nouveau de s’expliquer.

— Je n’ai pas à insister davantage, dit le président, lorsqu’il fut convaincu de l’inutilité de ses efforts ; je ne vous demande pas si vous avez un défenseur, je sais que vous avez choisi Me Lachaud. J’espère que d’ici à l’ouverture des débats votre avocat parviendra à vous faire comprendre combien votre silence est dangereux pour vous-même.

Et M. de Belval ordonna au directeur de re-