La curiosité du public ne faisait que croître, mais deux des assistants surtout n’avaient pu retenir un mouvement de surprise, en entendant prononcer le nom de l’Américain. C’étaient M. Meslin et maître Picot, qui suivaient tous deux attentivement les débats.
Le brave commissaire de police croyait l’étranger bien loin. Quant à l’agent de la sûreté, il n’avait oublié, ni la façon dont William Dow s’était moqué de lui, ni les reproches qu’il lui avait attirés. Sa mésaventure de la route d’Italie était encore présente à sa mémoire, et il enrageait de voir revenir cet être mystérieux, auquel il devait un souvenir si douloureux pour son amour-propre.
— Introduisez le témoin William Dow, ordonna le président à l’un des huissiers.
Tous les regards s’étant aussitôt tournés vers la porte de communication, on vit s’avancer le personnage que nous connaissons, toujours calme, digne, flegmatique, tel que nous l’avons dépeint au début de ce récit.
La foule le suivait des yeux et l’escortait d’un murmure sympathique, en se souvenant que c’était à son courage que l’accusée devait la vie ; mais M. Adolplie Morin, qui s’était levé pour mieux voir le nouveau venu, ne put réprimer un