Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’illustre avocat se leva.

— Oui, messieurs de la cour ; oui, messieurs les jurés, dit-il, je dois parler, lors même que ce ne serait que pour remercier M. l’avocat général, dont la conduite si digne dans toute cette affaire honore plus encore le siège qu’il occupe que les plus brillants réquisitoires, lors même que je ne voudrais que remercier également l’homme courageux qui, après avoir arraché Marguerite Rumigny à la mort, à tant fait pour prouver son innocence. Mais ce premier devoir accompli, ma tâche n’est pas terminée, car il existe dans ce procès deux faits mystérieux que je dois mettre au jour. Il ne faut pas qu’il reste dans l’esprit de messieurs les jurés, je ne dirai pas l’ombre d’un doute, il ne saurait y en avoir, mais le moindre point ténébreux. La lumière doit éclater ici sur tous et sur tout !

« Avec un esprit d’analyse, un talent d’observation et une logique serrée que nous ne saurions assez admirer, M. William Dow nous a trop bien dépeint toutes les phases de ce drame de la nuit du 3 mars pour que j’y revienne, ce serait une insulte à vos intelligences ; passons ! Ce que je veux vous expliquer, c’est la conduite de Mlle  Rumigny, c’est son silence à propos de Balterini.