Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/36

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tant un collier de barbe réglementaire, une cravate noire ornée d’un gros camée, un gilet et une redingote de teinte foncée.

On eût pu le rencontrer tout aussi bien dans une étude d’avoué qu’à la Morgue.

C’était un officier ministériel de la tête aux pieds.

Il répondit gravement au salut de l’Américain, en soulevant la calotte grecque ornée d’un gland d’or dont il était coiffé, puis il l’interrogea du regard.

— Monsieur, dit l’étranger, n’avez-vous pas reçu ce matin, du quartier de l’Arsenal, le corps d’un homme assassiné ?

— Je ne sais, monsieur, si…

— Oh ! ma question ne saurait être bien indiscrète, interrompit le visiteur, en souriant au ton administratif qu’avait pris le fonctionnaire, car l’identité de ce malheureux n’ayant pas été constatée, vous allez très-probablement exposer son cadavre. Or, je crois pouvoir vous donner un renseignement utile. Il se peut que je le connaisse. Du reste, voici ma carte et de plus une autorisation de visiter la Morgue. Je ne pensais pas m’en servir si promptement.

Après avoir lu le nom gravé sur le petit carton qui lui était présenté et s’être assuré que l’auto-