Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/49

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que tous les autres voyageurs, j’ai été réveillé par le bruit de la foule qu’avait attroupée cet événement. Je suis alors descendu dans la rue, et aux détails que donnaient les uns et les autres sur l’âge et le costume de la victime, j’ai eu le pressentiment qu’il s’agissait de quelqu’un que je connaissais. Cependant, comme ce n’était là qu’une présomption, je suis allé à la Morgue où le corps de ce malheureux avait été transporté par votre ordre. Il n’était pas encore exposé, mais après avoir expliqué au greffier le but de ma démarche, j’ai pu néanmoins pénétrer dans la salle où avait été porté cet inconnu, juste au moment où on le photographiait.

M. Meslin écoutait l’Américain sans le quitter des yeux.

Absolument certain que l’assassiné n’avait été vu de personne que des habitants de la maison où il était mort, et persuadé que ni les concierges ni les locataires de cette maison ne l’avaient assez longuement examiné pour se souvenir de ses traits et de la couleur de ses vêtements, il ne s’expliquait pas que, sur de simples racontars de la foule, cet homme qu’il avait devant lui eût aussi spontanément supposé tout ce qu’il venait de dire.

Son tempérament de policier aidant, il se demandait si c’était bien seulement le hasard et le