Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/65

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métier dangereux, car il arrive parfois que, se sachant filés, les malfaiteurs entraînent leurs surveillants dans quelque endroit bien désert, pour revenir ensuite sur eux, comme le sanglier sur la meute, et s’en débarrasser.

Mais Picot, c’était ainsi qu’on le nommait, avait échappé jusqu’alors à tout guet-apens, et il avait en son étoile une confiance illimitée.

Il s’était posté à trente pas de l’hôtel, à l’angle de la rue, non pas immobile, mais allant et venant, sans perdre de vue la porte de l’établissement.

Il était là depuis déjà près d’une heure, lorsque William Dow, qui savait à quoi s’en tenir, sortit et se dirigea vers les boulevards, où il se promena longtemps, en flânant comme un étranger qui n’a rien de mieux à faire.

À sept heures, Picot le vit entrer chez Brébant, prendre place à une des tables au rez-de-chaussée et commander son dîner avec tout le soin qu’apporte à cette affaire importante l’homme doué d’un bon estomac et qu’une longue promenade a mis en appétit.

Jugeant logiquement que celui qu’il était chargé de surveiller en avait là pour quelque temps avant de bouger, l’agent s’en fut prendre rapidement son repas chez un marchand de vin de la rue Mont-