Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/92

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— Oui ; voici ce qu’il me faut.

Le visiteur nocturne venait de détacher de la muraille, où il était suspendu à un clou, un grand tablier taché de sang. C’était celui même qui avait servi quelques heures auparavant au médecin-légiste.

Il le passa autour de son cou, le serra à sa taille et relevant ses manches, se rapprocha de la table d’autopsie.

Il examina d’abord la blessure de l’aine en se rendant compte avec son bistouri de la route qu’avait suivie l’arme homicide. Ce premier examen lui causa sans doute un certain étonnement, car il l’interrompit un instant pour réfléchir.

Puis il passa à l’estomac du mort qui était entr’ouvert, et il arriva à la blessure du cou, mais pour ne s’y arrêter qu’une seconde.

— Est-ce que ce corps sera remis sous les yeux du médecin ? demanda-t-il ensuite à Gabriel, qui suivait ses mouvements d’un œil hébété.

— Non, monsieur, je ne crois pas, répondit celui-ci ; le permis d’inhumer arrivera sans doute demain matin.

— Donnez-moi un maillet alors.

— Un maillet ! pourquoi faire ?

— Pour ouvrir la tête ; je veux examiner le cerveau, ce que le docteur a oublié de faire.