Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/270

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sa gorge se contracta au point qu’il lui devint impossible de dire un mot, et elle se rejeta en arrière, le visage décomposé, le regard anxieux et le haut du corps agité par un horrible tremblement.

Réellement effrayée, sa fidèle servante sonna et donna l’ordre d’aller chercher immédiatement le médecin de l’hôtel.

Ce médecin, M. Pagani, demeurait à deux pas ; il accourut aussitôt. Mlle  de Tiessant l’avait déjà consulté pour quelques indispositions légères, mais elle ne lui avait rien dit de ces douleurs qui parfois la prenaient si brusquement, persistant à croire qu’il n’y avait là rien de sérieux.

Le docteur, par conséquent, demeura pendant quelques secondes assez indécis en voyant cette jeune femme qui se tordait dans d’atroces convulsions, sans que rien lui indiquât quelles en étaient les causes, et il l’examinait avec soin, se demandant s’il n’était pas en présence de quelque intoxication dont il était indispensable qu’il découvrît l’agent pour le combattre d’une façon efficace, lorsque, brusquement, après avoir poussé de nouvelles plaintes et donné tous les signes extérieurs d’un redoublement de souffrance, la malade, semblant sortir d’un horrible cauchemar, revint si rapidement et si complètement à elle que, dix minutes après, il ne restait plus rien, même dans sa physionomie, des désordres qu’elle venait d’éprouver. Elle ne ressentait qu’une courbature générale et le besoin de dormir.

M. Pagani, lui, semblait fixé sur la nature du mal