Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même pour les partis politiques. L’homme critique ne peut être d’aucun parti. Les Guelfes avaient raison et tort, comme les Gibelins avaient raison et tort. Chaque chose a ses faces. Au point de vue de l’individu et des droits individuels, l’ancienne société aristocratique et fondée sur des privilèges que la Révolution vient de renverser, était révoltante. Les révolutionnaires ont eu raison contre elle. Mais ce point de vue individuel est lui-même partiel et exclusif. La conséquence en serait une sorte de démocratie égalitaire, qui serait la mort de l’humanité. Chaque parti est obligé de croire qu’il a absolument raison, et que quand il aura triomphé, le grand terme de la perfection sera atteint. Or, comment croire que pour la première fois depuis le commencement du monde…

Tous les partis ont eu leur triomphe et