Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/72

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phique, une religion superstitieuse vaut mieux que l’irréligion. Car l’essentiel est que l’idéal ne soit pas complètement banni de la vie humaine. En dehors d’un petit nombre d’hommes capables de rendre compte scientifiquement de leur refus critique d’adhérer au christianisme, j’estime peu les incrédules. Les incrédules ont raison, mais non pas par les raisons qu’ils pensent. Car leurs raisons sont parfois encore plus mauvaises que celles de ceux qui croient.

Il y a une foule de paysages qui n’ont leur charme que par le clocher qui les domine. Nos villes, si peu poétiques, seraient-elles supportables, si au-dessus des toits vulgaires ne s’élevait la flèche élancée ou le majestueux beffroi ? Il faut conserver l’église, ne fût-ce que comme effet de paysage, et parce que sans cela