Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/73

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l’aspect de la vie serait trop simple et trop vulgaire.

Les opinions les plus opposées des hommes intelligents sur la question religieuse sont également fondées, mais également partielles. Celui qui n’envisage le christianisme qu’au point de vue du progrès de la science et de l’esprit critique, doit n’y voir qu’une borne incommode, une barrière qui obstrue la route. Celui qui l’envisage au point de vue des besoins moraux de l’humanité doit regarder comme des insensés ceux qui cherchent à enlever au peuple le seul mobile qui ennoblisse sa vie, et l’élève au-dessus de l’égoïsme et des intérêts matériels.

La religion est fausse au point de vue de l’objet, c’est-à-dire en elle-même, et quant à ce qu’elle ordonne de croire ; mais elle