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PRIVATA[1] d’où il résulte qu’il s’agit là de coupes d’arbres et des essences réservées à la flotte. Certainement, sans la découverte de la leçon complète, on n’eût jamais soupçonné une chose aussi particulière.

Nous inclinons donc à croire que les quatre lettres QHLT ne formèrent pas à l’origine un mot véritable. Mais, le mot une fois formé, l’auteur l’a considéré comme une désignation substantive, puisque, dans deux cas, le groupe QHLT est précédé de l’article. La poésie parabolique aimait ces énigmes. Les deux petits poèmes moraux intercalés dans le livre des Proverbes (ch. XXX et XXXI) commencent également par des noms propres qui sont restés jusqu’à présent des logogriphes indéchiffrés.


L’Ecclésiaste passait autrefois pour le livre le plus obscur de la Bible. C’est là une opinion de théologiens, tout à fait fausse en réalité. Le livre, dans son ensemble, est très clair ; seulement les théologiens avaient un intérêt majeur à le trouver obscur. Une foule de passages nous embarrassent, parce que le texte est corrompu et que la langue forme, dans l’ensemble de la littérature hébraïque, une sorte d’îlot à part. Mais ces difficultés atteignent seulement les accessoires et les digressions, dont souvent on ne voit pas le lien avec le sujet principal. Joignons-y des allusions à des événements politiques et à des sectes religieuses que nous ne connaissons pas. Quant à la philosophie générale de l’ouvrage, elle est très simple.

  1. Voir Mission de Phénicie.