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Page:Renan - Ecclesiaste - Arlea.djvu/76

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SLMH, nom de Salomon en hébreu, l’idée que QHLT n’est qu’une transformation de SLMH par un procédé analogue à l’albam ou à l’atbasch vient d’elle-même à l’esprit. Malheureusement on n’obtient rien par cette voie ; les quatre lettres des deux séries n’offrent aucun parallélisme, et diverses remarques qui s’offrent d’elles-mêmes à l’observateur même superficiel découragent tout à fait de chercher de ce côté le mot de l’énigme.

Une autre source de mots artificiels en hébreu est l’habitude de former des mots avec les initiales d’autres mots. Ainsi, au moyen âge, Maimonide (Rabbi Mosé Ben Maimon) s’appelle Rambam ; le célèbre rabbin de Troyes, Rabbi Schelomo Ishaki, s’appelle Raschi. Dans la Bible, on peut supposer que le mot inexplicable séla, qui est caractéristique du livre des Psaumes et que les traducteurs grecs rendent par diopsalma, vient d’un procédé analogue. Le mot de QHLT a-t-il été formé de la sorte ? Il est impossible de le dire. Ces sortes de sigles, en effet, sont indéchiffrables, quand on n’en possède pas l’explication. C’est un problème indéterminé, susceptible d’un nombre de solutions presque infini. Si, dans deux mille ans, des textes n'apprennent pas le sens de S. G. D. G., on ne devinera jamais que cela veut dire : « Sans garantie du gouvernement. » Le Liban offre de ceci un curieux exemple. Toutes les faces de rochers un peu planes de la région du haut Liban portent la formule AGIVCP, répétée des centaines de fois. Dans trois ou quatre endroits, j’ai trouvé la leçon complète ARBORVM GENERA IV CETERA