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CHAPITRE IV.


DESCENTE DE L’ESPRIT-SAINT. — PHÉNOMÈNES EXTATIQUES
ET PROPHÉTIQUES.


Petits, étroits, ignorants, inexpérimentés, ils l’étaient autant qu’on peut l’être. Leur simplicité d’esprit était extrême ; leur crédulité n’avait pas de bornes. Mais ils avaient une qualité : ils aimaient leur maître jusqu’à la folie. Le souvenir de Jésus était resté le mobile unique de leur vie ; c’était une obsession perpétuelle, et il était clair qu’ils ne vivraient jamais que de celui qui, pendant deux ou trois ans, les avait si fortement attachés et séduits. Pour les âmes de rang secondaire, qui ne peuvent aimer Dieu directement, c’est-à-dire trouver du vrai, créer du beau, faire du bien par elles-mêmes, le salut est d’aimer quelqu’un en qui luise un reflet du vrai, du beau, du bien. Le plus grand nombre des hommes a besoin d’un culte à deux degrés. La foule des adorateurs veut un intermédiaire entre elle et Dieu.