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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/193

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taient et convertissaient de la manière la plus efficace[1]. Ils firent bien plus que les apôtres, immobiles à Jérusalem sur leur siège d’honneur. Ils furent les créateurs du christianisme en ce qu’il eut de plus solide et de plus durable.

De très-bonne heure, des femmes furent admises à cet emploi[2]. Elles portaient, comme de nos jours, le nom de « sœurs[3] ». C’étaient d’abord des veuves[4] ; plus tard, on préféra des vierges pour cet office[5]. Le tact qui guida en tout ceci la primitive Église fut admirable. Ces hommes simples et bons jetèrent avec une science profonde, parce qu’elle venait du cœur, les bases de la grande chose chrétienne par excellence, la charité. Rien ne leur avait donné le modèle de telles institutions. Un vaste ministère de bienfaisance et de secours réciproques, où les deux sexes apportaient leurs qualités diverses et concertaient leurs efforts en vue du soulagement des misères humaines, voilà la sainte création qui sortit du travail de ces deux ou trois premières an-

  1. Phil., i, 1 ; I Tim., iii, 8 et suiv.
  2. Rom., xvi, 1, 12 ; I Tim., iii, 11 ; v, 9 et suiv. ; Pline, Epist., X, 97. Les épîtres à Timothée ne sont probablement pas de saint Paul ; mais elles sont en tout cas fort anciennes.
  3. Rom., xvi, 1 ; I Cor., ix, 5 ; Philem., 2.
  4. I Tim., v, 9 et suiv.
  5. Constit. apost., VI, 17.