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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/260

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Agrippa Ier possédait la souveraineté du Hauran et des pays voisins ; mais son pouvoir était sur plusieurs points annulé par celui du roi nabatéen Hâreth. L’affaiblissement de la puissance romaine, en Syrie, avait livré à l’ambitieux Arabe la grande et riche ville de Damas, ainsi qu’une partie des contrées au delà du Jourdain et de l’Hermon, qui naissaient alors à la civilisation[1]. Un autre émir, Soheym[2], peut-être parent ou lieutenant de Hâreth, se faisait donner par Caligula l’investiture de l’Iturée. Ce fut au milieu de ce grand éveil de la race arabe[3], sur ce sol étrange, où une race énergique déployait avec éclat son activité fiévreuse, que Paul répandit le premier feu de son âme d’apôtre[4]. Peut-être le mouvement matériel, si brillant, qui transformait le pays, nui-

    des Actes croit que ce premier séjour à Damas fut court et que Paul, peu après sa conversion, vint à Jérusalem et y prêcha. (Comp. xxii, 17.) Mais le passage de l’épître aux Galates est péremptoire.

  1. Voir les inscriptions découvertes par MM. Waddington et de Vogüé (Revue archéol., avril 1864, p. 284 et suiv. ; Comptes rendus de l’Acad. des Inscr. et B.-L., 1865, p. 106-108). Comparez ci-dessus, p. 174-175.
  2. Dion Cassius, LIX, 12.
  3. J’ai développé ceci dans le Bulletin archéologique de MM. de Longpérier et de Witte, septembre 1856.
  4. Le lien du verset Gal., i, 16 avec les suivants prouve que Paul prêcha immédiatement après sa conversion.