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de ces animaux étaient impurs : « N’appelle pas impur ce que Dieu a purifié, » lui fut-il répondu. Cela, à ce qu’il paraît, se répéta par trois fois. Pierre fut persuadé que ces animaux représentaient symboliquement la masse des gentils, que Dieu lui-même venait de rendre aptes à la communion sainte du royaume de Dieu[1].

L’occasion se présenta bientôt d’appliquer ces principes. De Joppé, Pierre se rendit à Césarée. Là, il fut mis en rapport avec un centurion nommé Cornélius[2]. La garnison de Césarée était formée, en partie du moins, par une de ces cohortes composées de volontaires italiens, qu’on appelait Italicæ[3]. Le nom complet de celle-ci a pu être cohors prima Augusta Italica civium romanorum[4]. Cornélius était centurion de cette cohorte, par conséquent Italien et citoyen romain. C’était un honnête homme, qui depuis longtemps se sentait de l’attrait pour le culte monothéiste des Juifs. Il priait, faisait des aumônes, pratiquait en un mot les préceptes de religion naturelle que suppose le judaïsme ; mais il n’était pas circoncis ; ce

  1. Act., x, 9-16 ; xi, 5-10.
  2. Ibid., x, 1 ; xi, 18.
  3. Il y en avait au moins trente-deux (Orelli et Henzen, Inscr. lat., nos 90, 512, 6756).
  4. Comp. Act., xxvii, 1, et Henzen, no 6709.