Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/316

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pense des leçons de bassesse et de perfidie qu’il avait données à Rome, obtint pour lui la Samarie et la Judée, et pour son frère Hérode la petite royauté de Chalcis[1]. Il avait laissé à Rome les plus mauvais souvenirs, et on attribuait en partie à ses conseils les cruautés de Caligula[2]. Son armée et les villes païennes de Sébaste, de Césarée, qu’il sacrifiait à Jérusalem, ne l’aimaient pas[3]. Mais les Juifs le trouvaient généreux, magnifique, sympathique à leurs maux. Il cherchait à se rendre populaire auprès d’eux, et affectait une politique toute différente de celle d’Hérode le Grand. Ce dernier vivait bien plus en vue du monde grec et romain qu’en vue des Juifs. Hérode Agrippa, au contraire, aimait Jérusalem, observait rigoureusement la religion juive, affectait le scrupule, et ne laissait jamais passer un jour sans faire ses dévotions[4]. Il allait jusqu’à recevoir avec douceur les avis des rigoristes, et se donnait la peine de se justifier de leurs reproches[5]. Il fit remise aux Hiérosolymites du tribut que chaque

  1. Jos., Ant., XIX, v, 1 ; vi, 1 ; B. J., II, xi, 5 ; Dion Cassius, LX, 8.
  2. Dion Cassius, LIX, 24.
  3. Jos., Ant., XIX, ix, 1.
  4. Ibid., XIX, vi, 1, 3 ; vii, 3, 4 ; viii, 2 ; ix, 1.
  5. Ibid., XIX, vii, 4.