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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/429

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Aussi, malgré tous les efforts des hommes politiques, les confréries prirent-elles d’immenses développements. Ce fut l’analogue exact de nos confréries du moyen âge, avec leur saint patron et leurs repas de corps. Les grandes familles avaient le souci de leur nom, de la patrie, de la tradition ; mais les humbles, les petits, n’avaient que le collegium. Ils mettaient là leurs complaisances. Tous les textes nous montrent ces collegia ou cœtus comme formés d’esclaves[1], de vétérans[2], de petites gens (tenuiores)[3]. L’égalité y régnait entre les hommes libres, les affranchis, les personnes serviles[4]. Les femmes y étaient nombreuses[5]. Au risque de mille tracasseries, quelquefois des peines les plus sévères, on voulait être membre d’un de ces collegia, où l’on vivait dans les liens d’une agréable confraternité, où l’on trouvait des secours mutuels, où l’on contractait des liens qui duraient après la mort[6].

  1. Inscription de Lanuvium, 2e col., lignes 3, 7 ; Digeste, XLVII, xxii, de Coll. et Corp., 3.
  2. Digeste XLVII, xi, de Extr. crim., 2.
  3. Ibid., XLVII, xxii, de Coll. et Corp., 1 et 3.
  4. Heuzey, Mission de Macédoine, p. 71 et suiv. ; Orelli, Inscr., no 4093.
  5. Orelli, 2409 ; Melchiorri et P. Visconti, Silloge d’iscrizioni antiche, p. 6.
  6. Voir les pièces relatives aux collèges d’Esculape et Hygie,