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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/95

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qu’ils se réuniraient en son nom, il serait au milieu d’eux. Ce fut donc une chose reçue que, le dimanche soir, Jésus était apparu devant ses disciples assemblés. Quelques-uns prétendirent avoir distingué dans ses mains et ses pieds la marque des clous, et dans son flanc la trace du coup de lance. Selon une tradition fort répandue, ce fut ce soir-là même qu’il souffla sur ses disciples le Saint-Esprit[1]. L’idée, au moins, que son souffle avait couru sur la réunion fut généralement admise.

Tels furent les incidents de ce jour qui a fixé le sort de l’humanité. L’opinion que Jésus était ressuscité s’y fonda d’une manière irrévocable. La secte, qu’on avait cru éteindre en tuant le maître, fut dès lors assurée d’un immense avenir.

Quelques doutes, cependant, se produisaient encore[2]. L’apôtre Thomas, qui ne s’était pas trouvé à la réunion du dimanche soir, avoua qu’il portait quelque envie à ceux qui avaient vu la trace de la

    aide toujours sans s’en apercevoir. Le doute et la négation sont impossibles dans ces sortes de réunions. On ferait de la peine à ceux qui croient et à ceux qui vous ont invité. Voilà pourquoi ces expériences, qui réussissent devant de petits comités, échouent d’ordinaire devant un public payant, et manquent toujours devant les commissions scientifiques.

  1. Jean, xx, 22-23, qui a un écho dans Luc, xxiv, 49.
  2. Matth., xxviii, 17 ; Marc, xvi, 14 ; Luc, xxiv, 39-40.