Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/113

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saient pour les pays les plus lettrés qu’il y eût, ou du moins pour ceux qui produisaient le plus d’hommes distingués en littérature[1]. La province d’Asie, l’ancien royaume de Pergame, notamment, étaient, comme on dit aujourd’hui, à la tête du progrès. Mais le centre de la presqu’île avait été médiocrement entamé. La vie locale s’y continuait comme aux temps antiques[2]. Plusieurs des idiomes indigènes n’avaient pas encore disparu[3]. L’état des voies publiques était

  1. Qu’il suffise de rappeler Apollonius de Perge, Aratus, Denys d’Halicarnasse, Strabon, Épictète, Dion Chrysostome, Pausanias, Dioscoride, Alexandre d’Aphrodisias, Alexandre de Tralles, Soranus, Rufus d’Éphèse, Arétée, Galien, Phlégon de Tralles. Sur Pergame, Sardes, Tarse, Nysa, voir Strabon (XIII, iv, 3, 9 ; XIV, i, 48 ; V, 13-15).
  2. Encore aujourd’hui, la forme des maisons en Carie, en Lycie, est plus archaïque qu’en aucun lieu du monde.
  3. Pour la Lycaonie, voir Act., xiv, 11 (cf. Étienne de Byz., au mot Δέρϐη) ; pour la Lycie, Dion Cassius, XL, 17 (Sturz, III, p. 759) ; pour la Cappadoce et la Paphlagonie, Strabon, XII, iii, 25 ; pour les Pisidiens et les Solymes, Strabon, XIII, iv, 17. Le lydien avait disparu en Lydie : Strabon, XIII, iv, 17. En Mysie et en Bithynie, on ne parlait plus que le grec : Strabon, XII, iv, 6. Pour la Galatie, voir Strabon, XII, v, 1. Le passage de saint Jérôme, Comm. in Epist. ad Gal., l. II. prol., a peu de poids. Les noms gaulois disparaissent en Galatie vers le temps de Tibère : Perrot, De Galatia prov. rom., p. 88 et suiv. En Phrygie, les paysans et les esclaves parlent seuls le phrygien. Voir les nombreuses glosses d’Asie Mineure, recueillies dans les Arica