Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/133

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radagh ou au milieu de populations pauvres adonnées à l’élève des troupeaux, au pied des plus obstinés repaires de brigands que l’antiquité ait connus[1], ces deux villes étaient restées tout à fait provinciales. Un Romain civilisé s’y croyait parmi des sauvages[2].

    tions (Corpus inscr. gr., 4009 c2, 4009 c3 ; Le Bas, III, 1807, 1808). Cependant, comme Étienne de Byzance place près de Derbé un λιμήν (lisez λίμνη), on peut aussi identifier Derbé avec les ruines d’une ville antique qu’Hamilton a trouvée près du lac Ak-Ghieul (voir la carte d’Asie Mineure de Kiepert ; Hamilton, II, p. 313, 319 et suiv., et son inscription no 421). De la sorte, Lystres et Derbé seraient à environ huit lieues l’une de l’autre et tout à fait dans le même canton géographique. La façon dont ces deux villes sont d’ordinaire accouplées (Act., xiv, 6 ; xvi, 1) prouve qu’elles étaient voisines. En tout cas, l’orientation des deux localités est déterminée par Act., xiv, 21 ; xvi, 1-2, et on ne peut guère hésiter pour elles qu’entre les différentes traces de villes qui s’échelonnent sur la route du Karadagh à l’Ak-Ghieul. Derbé était considérée par les anciens géographes comme faisant partie de l’Isaurie. Les limites de l’Isaurie et de la Lycaonie étaient fort indécises à l’époque romaine. Cf. Strabon, XII, vi, 2 ; Pline, V, 23, 25.

  1. Les Isauriens, les Clites, les Homonades. Strabon, XII, vi, 2-5 ; Tacite, Ann., III, 48 ; VI, 41 ; XII, 55. Les Isauriens gardent leur rôle jusqu’en plein moyen âge. Ils ne furent jamais complètement domptés que par les Sedjoukides. Trébellius Pollion, les Trente tyrans, 25 ; Vopiscus, Probus, 19 ; Ammien Marcellin, XIV, 2 ; XXVII, 9 ; Jean Chrysostome, Epist., p. 522, 570, 593, 596 et suiv., 599, 606, 630, 631, 633 et suiv., 656, 661, 673, 676, 679, 682, 683, 708 (édit. Montfaucon).
  2. C’est l’impression de Cicéron, qui campa quinze jours à Cybistra, près de Derbé ; il parle de tout ce pays avec un