Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/132

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

côté du sud. Ces montagnes ne sont autre chose que le revers septentrional du Taurus ; mais la plaine centrale étant très-élevée au-dessus du niveau de la mer, le Taurus a de ce côté une médiocre élévation. Le pays est froid et monotone ; le sol, tantôt marécageux, tantôt sablonneux ou fendillé par la chaleur, est d’une morne tristesse. Seul, le massif du volcan éteint nommé maintenant Karadagh[1] forme comme une île au milieu de cette mer sans fin[2].

Deux petites villes obscures, et dont la position est incertaine, devinrent alors le théâtre de l’activité des apôtres. Ces deux petites villes s’appelaient Lystres et Derbé[3]. Égarées dans les vallées du Ka-

  1. « Montagne noire ». On ignore son nom antique.
  2. Strabon, XII, vi, 1 ; Hamilton, Res., II, 310 et suiv. ; Laborde, Voy. de l’Asie Min., p. 119 et suiv., 122 ; Texier, Asie Min., p. 651 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 199 et suiv.
  3. Lystres est probablement Madenscher ou Binbir-kilissé, dans le Karadagh (Hamilton, II, 316 et suiv., et son inscription no 423 ; comp. Laborde, p. 120 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 200 et suiv., 211-212, 281 et suiv. ; voir cependant Texier, Descr. de l’Asie Min., 132-133). Il ne faut pas confondre Lystres avec Ilistra, aujourd’hui Ilisra (Synecdème d’Hiéroclès, p. 675, Wesseling ; Notitiæ episcop., p. 70, 115, 157-158, 177, 193-194, 212-213, 254-255, Parthey ; cartes de Bolotoff et de Kiepert, d’après Tchihatchef ; Texier, l. c. ; Hamilton, II, 325). Derbé est peut-être Divlé, dans une vallée du versant du Taurus, position confirmée par Strabon (XII, vi, 2 et 3) et par Étienne de Byzance (au mot Δέρϐη). Cf. Texier, Asie Min., p. 658. Divlé, en effet, a fourni deux inscrip-