Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/138

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Églises et celles de Palestine, formées au sein du judaïsme pur, ou même celle d’Antioche, formée autour d’un levain juif et dans une société déjà judaïsée. Ici, c’étaient des sujets tout à fait neufs, de bons provinciaux très-religieux, mais d’un tour d’imagination bien différent de celui des Syriens. Jusque-là, la prédication chrétienne n’avait fructifié que dans de grandes villes, où existait une nombreuse population exerçant des métiers. Désormais il y eut des Églises de petites villes. Ni Iconium, ni Lystres, ni Derbé, n’étaient assez considérables pour constituer une Église mère à la façon de Corinthe, d’Ephèse. Paul s’habitua à désigner ses chrétiens de Lycaonie par le nom de la province qu’ils habitaient. Or cette province, c’était la « Galatie », en entendant ce mot dans le sens administratif que les Romains lui avaient attribué.

La province romaine de Galatie, en effet, était loin de renfermer uniquement cette contrée peuplée d’aventuriers gaulois dont la ville d’Ancyre était le centre[1]. C’était une agglomération artificielle, correspondant à la réunion passagère de provinces qui s’était faite

  1. Voir Perrot, De Gal. prov. rom., p. 33 et suiv. ; Explor. de la Gal., p. 194 et suiv. ; Waddington, Explic. des Inscr. de Le Bas, III, p. 337, 349 ; Robiou, Hist. des Gaulois d’Orient, p. 259 et suiv. et la carte.