Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/157

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distinction des viandes permises ou défendues. La circoncision était pour les adultes une cérémonie douloureuse, non sans danger et désagréable au plus haut degré. C’était une des raisons qui interdisaient aux juifs la vie commune et faisaient d’eux une caste à part[1]. Aux bains et aux gymnases, parties si importantes des cités antiques, la circoncision exposait le juif à toutes sortes d’avanies. Chaque fois que l’attention des Grecs et des Romains était portée sur ce point, c’étaient des explosions de plaisanteries. Les juifs y étaient fort sensibles, et s’en vengeaient par de cruelles représailles[2]. Plusieurs, pour échapper au ridicule, et voulant se faire passer pour des Grecs, cherchaient à dissimuler leur marque originelle par une opération chirurgicale[3] dont Celse nous a conservé le détail[4]. Quant aux convertis qui acceptaient cette cérémonie d’initiation, ils n’avaient

  1. Tac., Hist., V, 5. Cf. Strabon, XVI, ii, 37.
  2. Voir l’atroce punition qu’on prétendit être échue à Apion, parce qu’il s’était moqué de la circoncision. Josèphe, Contre Ap., II, 13.
  3. I Macch., i, 15 ; I Cor., vii, 18 ; Jos., Ant., XII, v, 1 ; Martial, VII, xxix (xxx), 5 ; Talm. de Bab., Jebamoth, 72 a ; Talm. de Jér., Jebamoth, viii, 1 ; Buxtorf, Lex. chald., talm., rabb., au mot משך.
  4. De medic., VII, 25. Cf. Dioscoride, IV, 157 ; Épiphane, De mensuris et ponderibus, 16.