Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/193

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de plusieurs générations est toujours un juif très-pur. Les rapports des synagogues de Rome avec Jérusalem étaient continuels[1]. La première colonie avait été renforcée de nombreux émigrants[2]. Ces pauvres gens débarquaient par centaines à la Ripa, et vivaient entre eux, dans le quartier adjacent du Transtévère, servant de portefaix, faisant le petit commerce, échangeant des allumettes contre des verres cassés et offrant aux fières populations italiotes un type qui plus tard devait leur être trop familier, celui du mendiant consommé dans son art[3]. Un Romain qui se respectait ne mettait jamais le pied dans ces quartiers abjects. C’était comme une banlieue sacrifiée à des classes méprisées et à des besognes infectes ; les tanneries, les boyauderies, les pour-

  1. Cicéron, Pro Flacco, 28.
  2. Jos., Ant., XVII, iii, 5 ; xi, 1 ; Dion Cassius, XXXVII, 17 ; Tacite, Ann., II, 85 ; Suétone, Tib., 36 ; Mommsen, Inscr. regni Neap., no 6467. Il y avait à Rome au moins quatre synagogues, dont deux portaient les noms d’Auguste et d’Agrippa (Hérode Agrippa ?) : Corp. inscr. gr., 6447, 9902, 9903, 9904, 9905, 9906, 9907, 9909 ; Orelli, 2522 ; Garrucci, Cimitero, p. 38-40, Dissert. arch., II, p. 161, 162, 163, 185 ; de Rossi, Bull., 1867, p. 16.
  3. Philon, Leg. ad Caium, § 23 ; Juvénal, iii, 14, 296 ; vi, 542 ; Martial, I, xlii, 3 et suiv. ; X, iii, 3-4 ; XII, lvii, 13-14 ; Stace, Silves, I, vi, 72-74. Les sépultures juives de Rome témoignent d’une grande pauvreté. Bosio, Roma sotter., p. 190 et suiv. ; Lévy, Epigraph. Beiträge zur Gesch. der Juden, p. 283.