Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/270

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l’on excepte Ammonius d’Alexandrie, le maître de Plutarque[1], qui fondait vers ce temps à Athènes l’espèce de philosophie littéraire qui devait devenir à la mode à partir du règne d’Adrien, personne n’illustre, vers le milieu du ier siècle, la ville du monde qui a produit ou attiré le plus d’hommes célèbres. Les images que l’on consacre maintenant avec une déplorable prodigalité sur l’Acropole sont celles de consuls, de proconsuls, de magistrats romains, de membres de la famille impériale[2]. Les temples qu’on y élève sont dédiés à la déesse Rome et à Auguste[3] ; Néron même y eut ses statues[4]. Les artistes de talent ayant été attirés à Rome, les ouvrages athéniens du Ier siècle sont pour la plupart d’une médiocrité qui surprend[5]. Encore ces monuments, comme l’horloge d’Andronicus Cyrrheste, le portique d’Athéné Archégète, le temple de Rome et d’Auguste, le mausolée de Philopappus, sont-ils un peu antérieurs ou pos-

  1. Plut., De EI apud Delphos, 1 et suiv. ; Eunape, Vitæ soph., proœm., p. 5 (Boissonade).
  2. Beulé, I, 322, 340 et aux environs ; II, 206 et suiv., 301, 305. Cf. Corp. inscr. gr., 309 et suiv., 363 et suiv. ; Berichte der sæchs. Gesell., philol. Classe, XII, p. 218 et suiv.
  3. Beulé, II, p. 206 et suiv.
  4. Nos 99 et 381 de Pittakis, Ἐφημερὶς ἀρχαιολογική, 1838, p. 240, et 1840, p. 318.
  5. Beulé, II, p. 207.