Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/269

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Cicéron, Varron, Ovide, Horace, Agrippa, Virgile, y avaient étudié ou résidé en amateurs. Brutus y passa son dernier hiver, partageant son temps entre le péripatéticien Cratippe et l’académicien Théomneste[1]. Athènes fut, à la veille de la bataille de Philippes, un centre d’opinion de la plus haute importance. L’enseignement qui s’y donnait était tout philosophique[2] et bien supérieur à la fade éloquence de l’école de Rhodes. Ce qui nuisit vraiment à Athènes, ce fut l’avènement d’Auguste et la pacification universelle ; l’enseignement de la philosophie alors devint suspect[3] : les écoles perdirent de leur importance et de leur activité[4]. Rome, d’ailleurs, par la brillante évolution littéraire qu’elle achevait, devenait pour quelque temps à demi indépendante de la Grèce quant aux choses de l’esprit. D’autres centres s’étaient formés : comme école d’instruction variée, on préférait Marseille[5]. La philosophie originale des quatre grandes sectes était finie ; l’éclectisme, une sorte de façon molle de philosopher sans système, commençait. Si

  1. Plutarque, Vie de Brutus, 24.
  2. Horace, Epist., II, ii, 44-45 ; Cic., Ad fam., XVI, 21.
  3. Suétone, Néron, 52.
  4. Le recueil [encore inédit] d’inscriptions éphébiques formé par M. Wescher offre une lacune complète pour le premier siècle. Voir cependant le Φιλίστωρ, t. IV, p. 332.
  5. Strabon, IV, i, 5.