Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/299

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Corinthe. Il n’avait pas formé à Athènes d’Église considérable[1]. Quelques personnes isolées seulement, entre autres un certain Denys, qui faisait, dit-on, partie de l’Aréopage[2], et une femme nommée Damaris[3], avaient adhéré à ses doctrines. Ce fut là, dans sa carrière apostolique, son premier et presque son seul échec.

Même au second siècle, l’Église d’Athènes est peu solide[4]. Athènes fut une des villes qui se convertirent les dernières[5]. Après Constantin, elle est le

  1. Il n’y a pas d’épître de Paul « aux Athéniens », ni de mention de l’Église d’Athènes dans les épîtres aux Corinthiens. Dans son troisième voyage, Paul ne touche pas à Athènes.
  2. Act., xvii, 34 ; Denys de Corinthe, dans Eusèbe, H. E., IV, 23. Le caractère un peu légendaire de ce que les Actes racontent sur le séjour de Paul à Athènes laisse planer des doutes sur tout ceci. Ἀρεοπαγείτης désigne toujours un membre du tribunal, un personnage de haute dignité. Areopagita était un titre considéré et recherché dans le monde entier (voir les textes précités, surtout Cic., Pro Balbo, 12 ; Trebellius Pollion, Gallienus, 11 ; Corpus inscr. gr., no 372). On a peine à croire qu’un personnage de ce rang se soit converti.
  3. Nom singulier, peut-être pour Δάμαλις, nom porté par des femmes athéniennes. Pape, Wœrt. der griech. Eigennamen, s. h v. Cf. Horace, Carm., I, xxxvi, 13 et suiv. ; Heuzey, Miss. de Macéd. p. 136. Peut-être aussi Damaris est-il un nom sémitique. On a trouvé plusieurs inscriptions phéniciennes à Athènes et au Pirée.
  4. Denys de Corinthe, l. c.
  5. Voir le discours de Julien Ad S. P. Q. Atheniensem, et le Misopogon, p. 348 (Spanheim).