nalisme. Les chants populaires grecs sont encore aujourd’hui pleins d’images et d’idées païennes[1]. À la grande différence de l’Occident, l’Orient garda durant tout le moyen âge et jusqu’aux temps modernes de vrais « hellénistes », au fond plus païens que chrétiens, vivant du culte de la vieille patrie grecque et des vieux auteurs[2]. Ces hellénistes sont, au xve siècle, les agents de la renaissance de l’Occident, auquel ils apportent les textes grecs, base de toute civilisation. Le même esprit a présidé[3] et présidera aux destinées de la Grèce nouvelle. Quand on a bien étudié ce qui fait de nos jours le fond d’un Hellène cultivé, on voit qu’il y a chez lui très-peu de christianisme : il est chrétien de forme, comme un Persan est musulman ; mais au fond il est « helléniste ». Sa religion, c’est l’adoration de l’ancien génie grec. Il pardonne toute hérésie au philhellène, à celui qui admire son passé ; il est bien moins disciple de Jésus et de saint Paul que de Plutarque et de Julien.
Fatigué de son peu de succès à Athènes, Paul, sans attendre le retour de Timothée[4], partit pour